L'oeuvre est à l'image de son auteur : sincère, authentique, impressionnant et sans artifices. De plus, il s'inscrit en dehors de toute tendance, mouvement, mode ou définition sophistiquée qui cache plus qu'elle ne révèle.
Jan Desmarets a donné à ses oeuvres une dimension indéfinissable qui est à l'origine de leur singularité, voire unicité dans la tradition figurative et qui réside entièrement dans la fluidité des lignes, l'illusion de l'éternel mouvement et son irrésistible dynamique.
Jan Desmarets maîtrise à merveille la technique qu'il a fait sienne. Comme l'artisan, il connaît tous les secrets de la matière et comme dans l'histoire de la Création, il façonne une masse inerte et lui insuffle la vie. Il concrétise ses idées de façcon spontanée et intuitive. Sous ses doigts, l'argile prend une forme tangible et parfaitement reconnaissable, avant que la cire molle n'accueille le bronze en fusion dans le vide qu'elle a laissé en se consumant des flammes. Vient ensuite, comme lors d'une naissance, l'attente fébrile. Attendre que le corps refroidisse lentement et se laisse dépouiller pour livrer ses secrets à l'état brut...
Réussite? Ou échec?
Le bronze est un alliage qui ne se laisse pas facilement dompter. Après l'avoir démoulé, il faut le nettoyer, le polir, l'assembler et le souder, lui donner une nouvelle peau. Cet achèvement est lui aussi un travail passionnant. Il fait jaillir de nouvelles idées, met en évidence des formes totalement inattendues qui requièrent une nouvelle intervention, un nouvel élan de créativité. Toute question, aussi surprenante soit-elle, exige une réponse. C'est sans fin. Ce n'est jamais complètement achevé. Il manque des pièces, il se forme des trous... autant de hiatus qui confèrent à la sculpture le caractère mystérieux des objets intemporels. C'est comme s'il s'agissait de sculptures faites pour des hommes, à leur mesure et au diapason de leur environnement. Des sculptures qui parlent également à leur imagination.
Une sculpture n'est vraiment digne de ce nom que lorsque sa présence transcende son absence.
Guy Prieels
L'harmonie parfaite entre la représentation du mouvement d'une part, la matière et la patine naturelle d'autre part, prouvent que Jan Desmarets maîtrise avec brio et personnalité les techniques de la sculpture.
Il travaille de manière intuitive avec obsination, tout en donnant libre cours à sa quête de tension subtile et de position expressive, mais il sait reconnaître, au bon moment, la perfection artistique et laisser celle-ci s'exprimer. Dans chaque phase de la création, du modèle de cire au bronze définitif, transparaissent les empreintes de l'artiste.
La goutte de cire,
la coupure du canal de coulée,
les entailles,
la patine,
à chaque intervention il dévoile une nouvelle étape. C'est ainsi que l'on peut participer visuellement au processus de création.
Véronique Lummerzheim